PROLETARIAT

La vie est rose
Pour une minorité
A comble de cause
Les plus fortunés

La vie est morose
Pour la majorité
N'ayant gain de cause
Les déshérités

Il fait les Grandes Ecoles
Le Privilégié
Cultivant son auréole
Gonflant son chéquier
Soignant son palais
Chez Trois Gros raffiné
Il se moque du reste
Du monde secoué

Il travaille inquiet
Pauvre salarié
Trimant forcené
Pour finir retraité
Avec autant de sous
Et d'illusions dissoutes.
Il chevauche la vie
Se plongeant dans l'oubli
A renfort d'alcool-i
Rencardant ses soucis.
Il fonde une famille
L'auréole de famine
Calculant sous par sous
Pour finir sans le sou
Il connaît ni la Grèce,
Ni Bombai,
Ni Lucrèce
Attachant d'importance
Qu'à la cuite en naissance
Sortant de chez lui
Elevant ses fourmis
Prostituant sa vie

La Société distante
De ces "pros" miséreux
Regarde monter la science
Protégeant les heureux
Faisant des envieux
Des révoltés, des haineux
Parmi ces gens peureux
Au travail laborieux,
Un jour ils prennent la cour
Se regroupent, s'organisent
S'exaltent, ironisent
Par la grève rivalisent.
La Société débloquent
Un petit coup de botte
Et tout reprend sa place
Comme avant la menace
Car...

La vie est morose
Pour la majorité
N'ayant gain de cause
Les déshérités.